Le ligament croisé antérieur (LCA) est un élément essentiel à la stabilité du genou lors des mouvements de pivot, d’arrêt, et de rotation. La rupture du LCA est une blessure fréquente, en particulier chez les sportifs pratiquant certains sports à forte sollicitation articulaire. Cet article s’appuie sur la littérature scientifique pour identifier les sports les plus à risque et expliquer pourquoi.
Mécanismes de lésion du LCA en sport
La rupture du LCA survient majoritairement lors de mécanismes indirects, c’est-à-dire sans contact direct, liés à un mouvement de torsion ou pivot brutal. Ces mouvements engendrent des forces surpassant la résistance ligamentaire, souvent lors de changements rapides de direction ou atterrissages mal contrôlés. Dans d’autres cas, une collision ou un choc direct peuvent l’endommager.
Sports à risque élevé de rupture du LCA
Football (soccer)
Le football est le sport le plus associé à la rupture du LCA, avec des taux de blessures particulièrement élevés chez les femmes. Les mouvements fréquents de pivot, les accélérations et décélérations rapides, ainsi que les contacts physiques expliquent ce risque important. L’incidence a été estimée à environ 4,8 à 12,2 ruptures pour 100 000 heures de jeu selon le sexe et le type de compétition.[
Basket-ball
Les exigences du basketball, notamment les sauts, réceptions et pivots rapides, exposent à un risque élevé. Chez les femmes, le taux de rupture peut être jusqu’à trois fois supérieur à celui des hommes dans ce sport. Les blessures surviennent lors d’atterrissages mal contrôlés ou de changements brusques de trajectoire.
Handball
Le handball combine sauts fréquents, changement rapide de direction et contacts corporels. Ce sport montre un taux de rupture élevé, notamment chez les jeunes joueuses, avec une incidence rapportée de 9,7 ruptures pour 1 000 heures de jeu chez les femmes.
Rugby
Le rugby, en raison des contacts intenses, changements d’appuis brusques, et forces appliquées sur le genou, est associé à un risque majeur de rupture du LCA. La fréquence des erreurs de réception ou des collisions directes augmente ce risque.[
Ski alpin
Le ski alpin est reconnu comme un sport à haut risque pour le LCA, en particulier lors de torsions violentes associées à une chute ou à des erreurs techniques. La fixation des skis limitant la capacité de libération accentue les contraintes mécaniques sur le genou.
Autres sports à risque
Le tennis, le volley-ball, le squash et les sports de combat (judo, lutte) exposent à des ruptures ligamentaires via des mécanismes similaires de pivots et impacts. La gymnastique, du fait des sauts et réceptions fréquentes, augmente aussi le risque, surtout en l’absence d’un conditionnement musculaire optimal
Facteurs influençant le risque
- Sexe : les femmes ont un risque 2 à 8 fois plus élevé de rupture non-contact du LCA, en raison de différences anatomiques, hormonales, et de contrôle neuromusculaire.
- Fatigue musculaire : augmente la probabilité d’erreurs techniques et de faiblesse protectrice musculaire.
Manque de proprioception et de renforcement musculaire préventif. - Mauvaises techniques d’atterrissage ou de pivot, en particulier chez les athlètes jeunes ou inexpérimentés.
Prévention
Les programmes de prévention, qui comprennent renforcement des ischio-jambiers, exercices proprioceptifs et correction technique, ont montré une réduction significative des ruptures du LCA dans ces sports à risque, particulièrement le football, basketball et handball
Références principales
- Tamalet B, Rochcongar P. Épidémiologie et prévention de la rupture du LCA. Revue du Rhumatisme, 2016
- Pfeifer CE et al. Risk factors associated with non-contact ACL injuries. Sports Med, 2018
- Wiggins AJ et al. Risk of Secondary Injury in Younger Athletes After ACL Reconstruction. Am J Sports Med, 2016
- Smith HC et al. Risk Factors for Anterior Cruciate Ligament Injury. Sports Health, 2012
- Beynnon BD et al. The female ACL: Why is it more prone to injury? J Ortho Sports Phys Ther, 2016


