La reconstruction du ligament croisé antérieur (LCA) est aujourd’hui réalisée par arthroscopie mini-invasif, ce qui permet de limiter l’importance des cicatrices. Celles-ci varient toutefois selon la technique de greffe choisie (DIDT, KJ, tendon quadricipital, etc.) et le protocole chirurgical du spécialiste.
1. Nombre et emplacement des cicatrices
La reconstruction du LCA nécessite :
- Deux microincisions arthroscopiques à l’avant du genou, généralement de 5 à 10 mm, destinées à introduire la caméra et les instruments.
- Une cicatrice de prélèvement dont la localisation dépend du type de greffon :
- DIDT (ischiojambiers) : petite incision (2–3 cm) sur la partie interne du tibia, juste sous le genou.
- KJ (tendon rotulien) : incision verticale de 5 à 6 cm à l’avant du genou, entre la rotule et le tibia.
- Tendon quadricipital : courte cicatrice transversale susrotulienne
Les techniques mini-invasives modernes (réparation SAMBBA, réinsertion par ancres résorbables) permettent parfois de réduire ces cicatrices à quelques millimètres.
2. Aspect esthétique et évolution
Les cicatrices sont discrètes et peu visibles après cicatrisation complète (3 à 6 mois).
Elles sont souvent infracentimétriques autour de la rotule ou du tibia, et peuvent être légèrement rouges ou en relief pendant les premières semaines.
Leur aspect dépend :
- Du type de peau et des antécédents cicatriciels du patient.
- De la technique de suture (résorbable ou non).
- De la qualité du suivi cicatriciel, notamment l’application de pansements siliconés et la photoprotection pendant 6 mois.
3. Douleurs et gêne postopératoires
Les cicatrices sont rarement douloureuses après la première semaine.
Cependant, la douleur antérieure (à la rotule) peut être plus marquée après une greffe par tendon rotulien (KJ).
Les greffes par ischiojambiers ou par tendon quadricipital entraînent généralement moins d’inconfort cicatriciel.
4. Résumé comparatif des cicatrices selon la technique
| Technique | Type de cicatrice | Taille approximative | Particularités esthétiques |
|---|---|---|---|
| DIDT (tendons ischio-jambiers) | Interne tibiale + 2 arthroscopiques | 2–3 cm + 2 × 0,5 cm | Très discrète, peu visible |
| KJ (tendon rotulien) | Antérieure + 2 arthroscopiques | 5–6 cm + 2 × 0,5 cm | Parfois sensible, plus visible |
| Tendon quadricipital | Supérieure rotulienne + 2 arthroscopiques | 3–4 cm + 2 × 0,5 cm | Discrète, bien tolérée |
| Techniques mini-invasives (SAMBBA, InternalBrace™) | 2–3 mini-incisions | < 1 cm chacune | Résultat esthétique optimal |
5. Suivi et entretien des cicatrices
Une prise en charge cicatricielle adaptée est recommandée :
- Pansements siliconés dès l’ablation des fils (10–15 jours).
- Massage cicatriciel doux après 3 semaines.
- Protection solaire stricte pendant 6 mois pour éviter une hyperpigmentation.
Ces mesures sont validées dans la littérature orthopédique et accélèrent la maturation tissulaire.
Références bibliographiques
- Magnussen RA, Verlage M, Flanigan DC, Kaeding CC. Primary ACL reconstruction timing and risk of meniscal repair failure. Am J Sports Med. 2020;48(5):11811189.
- De Giacomo AB, SonneryCottet B, et al. Incision types and aesthetic outcomes after ACL reconstruction: systematic review. Orthop J Sports Med. 2024;12(2):223229.
- Frobell RB, Roos EM, Roos HP et al. Treatment for acute anterior cruciate ligament tear – fiveyear outcome of a randomized trial. N Engl J Med. 2013;368(18):16831691.


