La rupture du ligament croisé antérieur (LCA) est une blessure fréquente, notamment chez les sportifs. Bien que la chirurgie soit souvent recommandée, certains patients choisissent de ne pas se faire opérer ou ne peuvent pas l’être. Comprendre les risques associés à cette décision est fondamental, tant à court qu’à long terme.
Instabilité du genou et limitations fonctionnelles
Sans reconstruction chirurgicale, le genou reste souvent instable, particulièrement lors d’activités impliquant pivot, saut ou arrêt brusque. Cette instabilité favorise des épisodes répétés d’« instabilité symptomatique » et d’entorses récidivantes, qui augmentent le risque de nouvelles lésions.
Lésions secondaires et arthrose
L’instabilité chronique du genou sans LCA fonctionnel accélère la dégénérescence articulaire :
- La majorité des patients non opérés subissent des lésions méniscales secondaires qui aggravent la douleur et la dégradation articulaire.
- Statistiquement, ils présentent un risque accru de développer une arthrose fémorotibiale prématurée avec un impact fonctionnel important.
Limitations sportives et qualité de vie
Les patients qui ne bénéficient pas d’une reconstruction ne retrouvent souvent pas leur niveau sportif initial. Ils doivent modifier ou réduire leur activité pour éviter les épisodes d’instabilité et de douleurs. Cette limitation est associée à une altération de la qualité de vie et un risque accru de sédentarité aux conséquences métaboliques néfastes.
Compensations musculaires et aides externes
Certains patients développent une compensation par un renforcement des muscles ischio-jambiers et l’utilisation de genouillères, améliorant la stabilité fonctionnelle. Leur tolérance à la douleur et à l’instabilité varie selon la capacité d’adaptation neuromusculaire.
Statistiques clés issues de PubMed
- L’incidence des ruptures du LCA aux États-Unis est d’environ 68,6 cas pour 100 000 personnes par an, avec un pic chez les athlètes adolescents, en particulier les jeunes femmes.
- Le risque de récidive ou de blessure sur le genou controlatéral est multiplié par 11,3 dans l’année suivant une première rupture du LCA.
- Environ 85% des sportifs opérés retrouvent une pratique sportive, mais seulement 65% d’entre eux retrouvent leur niveau antérieur de compétition, tandis que les non opérés présentent davantage de restrictions fonctionnelles.
- Les lésions méniscales accrues observées chez les patients non opérés majorent le risque d’arthrose et dégradation fonctionnelle du genou.
Conclusion
Vivre sans ligament croisé antérieur réparé expose à une instabilité chronique invalidante, des lésions méniscales secondaires, et une arthrose prématurée. Cette réalité issue d’études solides souligne l’importance d’une prise en charge adaptée, chirurgicale de préférence, soutenue par une rééducation optimale et un suivi médical régulier.
Références bibliographiques PubMed
- Papaleontiou A, et al. Conservative vs Surgical Treatment of Anterior Cruciate Ligament Injuries: Systematic Review and Meta-Analysis. Orthop J Sports Med. 2024
- Komnos GA, et al. Anterior Cruciate Ligament Tear: Individualized Indications and Surgical Techniques. Medicina (Kaunas). 2024
- Huguet J. Rééducation d’un LCA opéré: Intérêts et risques. Ann Phys Rehabil Med. 2012


